Le Comité onusien demande à la Mauritanie de libérer tous/toutes les défenseur.es des droits humains qui sont détenu.es arbitrairement, et de protéger les représentant.es de la société civile qui coopèrent avec les mécanismes de protection des droits humains.
Pour Salimata Lam, de l’organisation SOS Esclaves Mauritanie, les recommandations du Comité arrivent à point nommé : « Les défenseur.es des droits humains sont souvent la cible de diffamation et de tentatives d’intimidation en lien avec leurs activités. Cela est vrai également pour les femmes défenseures » affirme-t-elle. « L’injonction du Comité à ce que tous/toutes les défenseur.es des droits humains détenu.es arbitrairement soient libéré.es donne une bouffée d’air pour nos sœurs et frères emprisonné.es » conclue-t-elle.
#Mauritanie: déclaration des organisations de défenseurs dénonçant les restrictions à leur participation à la session en cours #CADHP62 pic.twitter.com/JXsObq4O6f
— Vincent Ploton (@vploton) April 27, 2018
Dans ses observations finales, le Comité estime que l’Etat doit « s’abstenir d’arrêter et de poursuivre pour des infractions définies en des termes très vagues des défenseurs des droits de l’homme se livrant à des activités légitimes ; » et « protéger les membres de la société civile qui ont coopéré avec le Comité dans le cadre de l’examen du deuxième rapport périodique contre des possibles actes de représailles ».
« Il est tout à fait rare et exceptionnel que le Comité soulève des cas spécifiques, » analyse Adélaïde Etong Kame du Service International pour les Droits de l'Homme (ISHR). « La référence de la part du Comité au cas du blogueur Mohamed Mkhaïtir est non seulement bienvenue, mais elle semble avoir porté ses fruits, et nous célébrons sa libération quelques jours après l’examen par le Comité » ajouta-t-elle.
Les recommandations du Comité font ainsi écho aux préconisations soulevées dans un rapport conjoint de SOS Esclaves Mauritanie et ISHR concernant les réponses à apporter aux Procédures Spéciales des Nations Unies. Parallèlement, la Mauritanie vient d’être élue en tant que membre du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, et siègera pour un mandat de trois ans. L’analyse et les recommandations du Comité envers la Mauritanie sont de haute importance au vu de la résolution A/RES/60/251 qui dispose que les Etats membres du Conseil "observeront les normes les plus strictes en matière de promotion et de défense des droits de l’homme, coopéreront pleinement avec le Conseil et seront soumis à la procédure d’examen périodique universel au cours de leur mandat".
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